A la recherche de la chaleur!
Après s'être pas mal baladés dans la partie Sud-Est de l'Australie, nous n'avions pas encore vu de paysages d'outback désertiques, infestés d'araignées plus mortelles les unes que les autres, de serpents venimeux ou de moloch épineux....
Nous avons donc pris quelques jours pour nous éloigner de l'hiver du Victoria et se réchauffer sous le soleil des Territoires du Nord. Et finalement, les paysages de Mad Max attendront, et malgré l'idée que l'on peut se faire (en tout cas que nous l'on se faisait), le Red Centre n'est pas un désert désertique.... et au final tant mieux pour les paysages!
Rendez-vous donc au milieu de nulle part, la première ville de plus de 30 000 habitants étant à 1500 km, au milieu des spinifex et des desert oak (chênes du désert). Et pour quelques jours, c'est magique!
L'arrivée en avion sur l'aéroport de Yulara donne le ton, avec une minuscule piste perdue au milieu de la terre rouge. La ville de Yulara n'est elle-même qu'un immense complexe hôtelier, avec aucun signe du moindre patrimoine de plus de 30 ans... Effectivement, les habitants précédents n'étaient pas du style à construire de grosses églises, leur passage est plutôt marqué sur les falaises des rochers. Quelques aborigènes tentent apparemment de survivre aux alentours, mais encore une fois, on sent qu'il ne leur reste plus grand chose... Mettant de côté cette déception, le côté positif est que tout le complexe a été construit en respect du parc national abritant le rocher d'Uluru (Ayers Rock) et le massif de Kata-Tjuta (Monts Olgas), et une fois l'entrée du parc franchie, on se retrouve en pleine nature!
Même si la forme du rocher d'Uluru est connue de tous, le voir en vrai la première fois est vraiment grandiose, culminant à 350m au-dessus du sol et d'une circonférence de 9.4km... Au délà des chiffres, les couleurs et les sensations qui se dégagent de ce caillou sont encore plus surnaturelles. On comprend la place importante qu'il peut avoir dans les cultures locales (en plus sûrement d'avoir été pratique à l'époque pour se retrouver entre amis autour d'un BBQ de kangourous avant l'invention du GPS).
Les couleurs sont magnifiques et changeantes en fonction de l'heure de la journée. Se lever avant le soleil et profiter de son café chaud en admirant le lever du soleil vaut vraiment la peine (les températures matinales avoisinent le zéro mais augmentent très rapidement avec le soleil pour atteindre 25°C en plein hiver). De toute façon on se couche tôt, pas question d'aller dans un bar (il faudrait juste faire 4h de voiture), c'est donc barbecue avec steak de kangourous, saucisse d'émeus et de bison, brochette de crocodile et au lit!
... Au-delà d'Uluru
Même si Uluru est le site local le plus connu, marcher au milieu du massif de Kata-Tjuta est encore plus impressionnant. Ces dizaines de rochers culminant à 500m au milieu de la pleine sont absolument magiques, avec des randos qui serpentent entre les rochers, ou qui s'avancent dans les gorges...
Bref on en prend plein les yeux et les mollets (durs de commencer à marcher à 7h du mat)... Malheureusement, c'est l'hiver et les animaux ne sont pas trop de sortie (ou alors s'éloignent des chemins touristiques), et au moment où ils commencent à nous manquer, celui que l'on attendait le moins nous a tranquillement coupé la route... Et oui, au milieu du désert, le dromadaire est roi! Celui-là ne nous a pas laissé le temps de l'apprivoiser mais nous aurons notre vengeance (ou pas...).
sur les traces de priscilla
Après
avoir arpenté de long en large les rochers d'Uluru et de Kata Tjuta,
observé les levers et couchers de soleil sous tous les angles
possibles,
nous avons rejoint le fameux Kings Canyon situé 300 km au nord. Sortis
de Yulara, finis les resorts, les seuls endroits pour passer la nuit
sont dans des stations,
les anciens ranchs qui sont maintenant à la fois stations-service aux
tarifs
prohibitifs, campings, hôtels et restaurants.
On passera donc la nuit dans une cabine, version luxe de la tente. Les stations proposent également de nombreuses activités pour touristes allant du tour en hélico au tour en... dromadaire. Malheureusement ces sales bêtes sont plutôt têtues et nous n'aurons pas réussi à sortir de l'enclos (...), bref un franc succès pour nos qualités de cavalier... D'un autre côté, c'est trop haut pour être honnête et nous sommes sûrement passés à côté du pire!
Le but de se rapprocher de Kings Canyon était quand même d'en faire l'ascension et profiter de ses paysages réputés magnifiques... Cela n'a pas raté, le plateau du canyon surplombe tous les alentours. Le chemin alterne entre cailloux de toute forme, falaises abruptes, végétation désertique qui tente de prendre le dessus sur ce rocher rouge, et pour finir, l'apothéose: l'arrivée au jardin d'Eden, sorte d'Oasis enclavée au milieu des falaises, et abritant une flore luxuriante, paradis des oiseaux.
Cette balade est vraiment somptueuse, est a pris la première place du classement de toutes les randos que nous avons pu faire jusqu'à aujourd'hui, passant même devant celle de Wineglass Bay en Tasmanie pourtant mondialement reconnue.
Un avantage supplémentaire d'être à des milliers de kilomètres des grandes villes est la qualité de l'air. Nous avions déjà remarqué que les astres sont beaucoup plus brillants en Australie, et cela était encore plus vrai dans le Red Centre. Cela vaut vraiment la peine de sortir le bonnet, sa petite polaire et de se poser pour admirer la voie lactée.
Si avec tout ça, on ne vous a pas convaincu que le Red Centre est un endroit magnifique sur Terre, la vidéo suivante devrait finir de vous persuader... Sinon, d'autres photos sont disponibles ICI.